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Joé Descomps Cormier

Clermont-Ferrand, 1869 – Paris, 1950

 

Salomon sacrifiant aux idoles, vers 1910-1920

 

Terre cuite

32,5 x 29 x 12 cm

Signé sur le côté droit : Cormier / JD


 

Originaire du Sud-Ouest du côté paternel et de Sauxillanges (Puy-de-Dôme) du côté maternel, Joseph Descomps apprend le métier de ciseleur auprès de Paul Diomède à Paris, de 1887 à 1895, tout en rêvant de devenir sculpteur. Peu après, il ouvre à Paris son propre atelier d’orfèvrerie. Sa production d’objets précieux — bijoux, coffrets, calices, statuettes —, édités à Sèvres et à Limoges, le fait connaître ; très créatif, il collabore avec Lalique et la maison Barbedienne, fondeur et éditeur d’art. Après sa mobilisation pendant la Première Guerre mondiale, Descomps se consacre à la sculpture et prend, en 1920, le pseudonyme de Cormier, marquant ainsi une nouvelle orientation de son œuvre. Se succèdent alors de grandes pièces présentées au Salon des Artistes Français, parmi lesquelles Artémis au bouc (1928), acquise par la Ville de Paris (musée d’Art moderne de la Ville de Paris). En 1930, il s’installe à La Charité-sur-Loire, où il fait construire sa maison et son atelier.

 

Notre terre cuite, au sujet mystérieux, pourrait illustrer d’une manière originale le mythe de Salomon sacrifiant aux idoles, raconté dans l’Ancien Testament (1 Rois 11, 1–18). Dans sa vieillesse, le roi Salomon se détourne du Dieu unique des Hébreux et, sous l’influence des femmes de son harem, adore différents dieux d’Orient, dont Baal-Moloch et Astarté. Dans notre bas-relief, l’artiste semble avoir représenté Salomon se plaçant devant une idole en forme de bœuf, surmontée d’un aigle et d’un démon ; autour, des animaux sauvages — aigle, serpent, monstres — s’attaquent aux Hébreux sacrilèges. On y retrouve l’art du sculpteur fortement inspiré par l’Antiquité, où transparaît la minutie du ciseleur. Comme Descomps, dit Cormier, se spécialise dans les figures féminines à partir de 1920, on peut penser que notre bas-relief est antérieur, datant du début de sa carrière de sculpteur, vers 1910–1920. La figure féminine placée au premier plan, les bras écartés, anticipe alors la production ultérieure de l’artiste à partir de 1920, telle qu’on la rencontre dans ce marbre (fig. 1) ou ce bronze (fig. 2) (collections particulières).

 



 
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