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Joaquin Claret y Vallès

Campredon, 1879 - Olot, 1964

 

Femmes portant des corbeilles de fruits, vers 1920

 

Terre-cuite sur un socle de pierre

Haut. 30 cm, largeur 31 cm, profondeur 12 cm

Signé sur la base : J. Claret

 

Exposition

Probablement Exposition Claret, Paris, galerie Berheim-Jeune, 1921


 

Né dans la région de Gérone en 1879, Claret étudie le dessin et la sculpture à Barcelone. À son arrivée à Paris en 1905, il travaille comme tailleur de pierre et se fait remarquer par Aristide Maillol, qui le fait entrer dans son atelier entre 1907 et 1908 ; Claret assiste alors Maillol, en particulier pour le Monument à Cézanne. Après un court passage à l’Académie Ranson, il entreprend une fructueuse collaboration avec Maurice Denis, notamment pour les reliefs du monument funéraire de Mme Jamot et pour L’Ange et la Vierge de l’Annonciation au prieuré de Saint-Germain-en-Laye. Alors qu’il est en voyage de noces en Catalogne au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Claret est contraint de rester en Espagne et se consacre à une production d’imagerie religieuse et de monuments funéraires pour survivre. De retour à Paris en 1920, il se spécialise dans la réalisation de petites figures féminines, dont une cinquantaine sont exposées en 1921 lors de sa première exposition personnelle chez Bernheim-Jeune. En 1926, sa première exposition personnelle à Barcelone lui vaut une véritable reconnaissance dans son pays natal et entraîne des commandes, comme Repos pour le cimetière de Camprodon (Catalogne). Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’artiste se retire à Olot, dans les Pyrénées catalanes. Avant de prendre sa retraite, il revient à l’imagerie religieuse au sein de l’atelier El Arte Cristiano, se consacrant à un type de travail très proche de celui qu’il avait réalisé entre 1914 et 1918.

 

Notre terre cuite représente deux femmes portant des corbeilles de fruits, peut-être une allégorie de l’été ou de l’automne. Elle est présentée sur un socle de pierre, gravé d’un léger bas-relief figurant une femme nue, et fait partie d’une série de terres cuites réalisées immédiatement après le retour de Claret à Paris, en 1920-1921, et exposées lors de l’exposition monographique tenue à la galerie Bernheim-Jeune en décembre 1921. La caractéristique de ces œuvres consiste à prendre un sujet classique ou mythologique et à le traiter de manière originale. Comme l’écrit Maurice Denis dans son introduction à l’exposition monographique de Claret à la galerie Bernheim-Jeune en 1921 : « Ce n’est pas tant, comme Maillol, la volupté de la forme achevée que vous recherchez dans ces nymphes et ces bacchantes, mais plutôt l’arabesque mouvante, le juste contre-point de volumes homogènes et bien équilibrés : c’est moins le canon humain qui vous intéresse, que cette sorte de canon musical, où le parallélisme, la répétition des gestes, des plis et des formes réalise de classiques ordonnances, oppose les pleins et les vides, et se développe en rythmes balancés ». Nous pouvons rapprocher notre sculpture d’autres œuvres de l’artiste, telles que Les Porteuses d’eau ou Les Vendanges (collections particulières, fig. 1 et 2)[1] : on retrouve, dans toutes ces pièces, la même orientation iconographique, proche de l’héritage classique gréco-latin, et la même présentation des terres cuites sur un socle de pierre gravé en bas-relief. Nous pouvons également citer Deux nymphes au serpent, en collection particulière (fig. 3)[2] : ici, Claret reprend la même composition que dans notre sculpture, mais remplace les corbeilles de fruits par un serpent qui effraie les deux femmes, ce qui montre l’habileté du sculpteur à décliner ses compositions de plusieurs manières possibles.

 

 


[1]  C. Rodríguez Samaniego, Joaquin Claret, escultor de la Mediterrània, thèse de doctorat, Université de Barcelone, 2006, vol. 2, t. 2, n° E43 et E47, p. 485 et 489.

[2] Terre cuite, 24 x 27 x 9 cm, provenance : Paris, Hôtel Drouot (Audap & Associés), 20 juin 2024, n° 267 ; C. Rodríguez Samaniego, op. cit., t. 2, n° E48, p. 490.

 



 
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