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Jean-Joseph Delvin

Gand, 1853 – 1922

 

Étude d’homme, 1876

 

Huile sur panneau

58,5 x 37,5 cm

Signé et daté en haut à droite : Delvin / 76


 

Né en 1853 à Gand, Jean Delvin est très vite encouragé par son père, peintre décorateur, à embrasser la même carrière. D’abord formé à l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, sous la tutelle de Théodore Caneel, il poursuit ses études à Bruxelles, où il a pour professeurs Jean-François Portaels et Alfred Cluysenaar. À l’âge de vingt-huit ans, il devient professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Gand, qu’il dirigera de 1902 à 1922. S’il est avant tout connu pour son enseignement - il comptera parmi ses élèves les futurs maîtres de l’expressionnisme flamand Gustave Van de Woestijne, Frits Van den Berghe ainsi que Constant Permeke -, il expose aussi ses œuvres à de nombreuses reprises en Belgique. Portraitiste mais surtout peintre animalier de talent - les chevaux et la tauromachie ayant sa préférence -, il réalise également, d’après les croquis de son ami Jacques de Lalaing, les fresques du Sénat belge. Actif dans le milieu artistique, il est membre de l’association bruxelloise L’Essor avant de cofonder, en 1883, le Groupe des XX avec James Ensor, Fernand Khnopff et Théo Van Rysselberghe.


Datée de 1876, notre Étude d’homme compte parmi les œuvres de jeunesse du peintre, qui n’a alors que vingt-trois ans. Artiste précoce — il présente des tableaux au Salon de Bruxelles dès l’âge de seize ans — Delvin se forge, durant ces années, une véritable spécialité : la représentation du cheval, dont il aime souligner la noble puissance. Mais, dans les ateliers de Jean-François Portaels et d’Alfred Cluysenaar qu’il fréquente alors, il se forme aussi à la représentation de la figure humaine, avec la même application qu’il met à dessiner des équidés[1]. Sur un fond uni se détache, de manière frappante, la figure d’un homme au teint mat, à la barbe et à la chevelure d’un noir de jais. Le modèle, dont on ne voit que le profil, est représenté en buste, mettant en valeur sa puissante musculature ; sur son épaule gauche repose une fourrure blanche et rousse, rendue par de rapides coups de pinceau. S’agit-il d’un portrait d’homme en saint Jean-Baptiste - la fourrure étant alors l’un des attributs traditionnels - ? Si l’identité de notre sujet s’est malheureusement perdue, il s’agit sans doute d’un modèle d’atelier. Jean Delvin montre ici déjà tout son talent de portraitiste, pour lequel il sera plus tard reconnu.

 


[1] G. Vanzype, Nos peintres, troisième série, Bruxelles, Paul Lacomblez, 1905, p. 42.



 
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