Charles Landelle
Laval, 1821 – Chennevières-sur-Marne, 1908
Marocain (Tanger), 1853
Huile sur papier marouflée sur carton
23 x 18 cm
Daté et localisé en bas à droite : Tanger / 53
Timbre de l’atelier en bas à gauche (Lugt 4647)
Provenance
Atelier de l’artiste
Vente après décès de l’artiste, Paris, Hôtel Drouot, 3 décembre 1908, n°155
Né en 1821 à Laval, Charles Landelle quitte très tôt sa ville natale pour suivre ses parents à Paris. Après trois années passées à l’École des Beaux-Arts (1837–1840) comme élève de Paul Delaroche, il entame une longue carrière officielle, couronnée de succès. Exposant au Salon à partir de 1842, il est apprécié pour ses sujets religieux et historiques : Le Repos de la Vierge (1854) lui vaut d’être décoré de la Légion d’honneur. Vers 1855, Landelle effectue de nombreux voyages au Maroc, en Égypte et en Algérie, et se consacre à l’orientalisme, qui occupera une grande part de sa production jusqu’à sa mort en 1908. En 1866, l’artiste accompagne le baron Aymé d’Aquin, ministre de Napoléon III, dans une mission auprès du sultan du Maroc à Fès. À la suite de ce voyage, il peint sa Femme fellah (1866, détruite), qui remporte un énorme succès au Salon et est achetée par Napoléon III. Landelle est aussi un portraitiste de talent - on songe notamment à son Portrait d’Alfred de Musset (château de Versailles).
La peinture orientaliste de Landelle présente deux facettes distinctes entre lesquelles il travaillera alternativement tout au long de sa carrière : la mise en scène d’un Orient fantasmé et la retranscription quasi-journalistique d’éléments observés au cours de ses voyages. Le premier voyage en Orient de l’artiste a lieu en 1853, au Maroc. C’est à cette occasion qu’il a réalisé, probablement sur le motif, notre étude. Elle montre un arabe, de profil vers la gauche, coiffé d’un turban blanc et rouge. Son visage, aux formes pleines et au modelé puissant, contraste avec le vêtement vert, plus esquissé, et donne lieu à de belles oppositions entre la peau sombre et les tons éclatants de la coiffe. Notre étude témoigne de l’intérêt quasi-ethnographique de l’artiste pour le peuple marocain.


