Auguste Raffet
Paris, 1804 – Gênes, 1860
Étude d’armure, vers 1856
Aquarelle et rehauts de gouache blanche
328 x 234 mm
Signé en bas à droite : Raffet
Après avoir débuté sa carrière comme décorateur dans un atelier parisien de dorure sur porcelaine, Auguste Raffet suit des cours de peinture à l’Académie Suisse. En 1820, il intègre l’atelier de Nicolas-Toussaint Charlet, dessinateur et lithographe spécialisé dans les scènes militaires. C’est sans aucun doute auprès de ce dernier que le jeune artiste développe un goût prononcé pour les épopées napoléoniennes, dont il se fait rapidement, par ses propres lithographies, l’un des plus éminents représentants, aux côtés d’Horace Vernet et Hippolyte Bellangé. En 1829, il choisit de parfaire sa formation dans l’atelier du baron Gros à l’École des Beaux-Arts, au sein duquel il acquiert une grande habilité technique et une puissance de composition qui l’affranchissent définitivement de l’influence de Charlet. Fort de cette double formation de peintre et lithographe, il obtient une grande notoriété par ses séries de planches historiques. Plusieurs des volumes qu’il illustre sont unanimement salués, notamment l’Histoire de Napoléon de Norvins, parue en 1839, et comptant 351 gravures.
La prompte renommée que Raffet acquiert dans le domaine de la lithographie et de l’illustration ne l’empêchera pas de continuer à manier la plume et le pinceau jusqu’à la fin de sa carrière. Toute sa vie, Raffet s’est intéressé aux armes et aux armures ainsi qu’aux costumes militaires de toutes les époques. Dès 1830, il fréquente de manière assidue le musée de l’Artillerie, ouverte en 1796 place Saint-Thomas-d’Aquin à Paris et ancêtre de l’actuel musée de l’Armée. Plusieurs dessins au crayon et à l’aquarelle réalisés à cette époque sont aujourd’hui conservés au musée du Louvre et à la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie à Paris[1]. Nous savons également qu’en 1856, l’artiste passe un long moment à étudier les armures conservées dans la collection des Armes et Armures de la Hofburg à Vienne et au château d’Ambras, près d’Innsbruck[2]. Probablement réalisée à cette époque, notre aquarelle représente une armure du XVIe siècle, placée sur un cheval-mannequin. Raffet renforce l’effet réaliste en accentuant le long plumet descendant du casque mais surtout en dessinant à l’arrière fond un ciel et des nuages, sortant l’œuvre de son musée pour la mettre quasiment en situation sur un champ de bataille.
[1] Musée du Louvre, RF 3951 à 3957 ; B.A.A., Ms 305.
[2] Voir notamment Vente de la collection de feu M. Aug. Raffet, Paris, Hôtel Drouot, 10-12 mai 1860, partie du n°228 ou Catalogue des peintures, aquarelles, dessins & lithographies de A. Raffet… provenance de feu M. Aug. Raffet fils, Paris, Hôtel Drouot, 16 mars 1911, n°138bis, 139 et 165 à 167.