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Jean-Simon Berthélemy

Laon, 1743 – Paris, 1811

 

Un jardin sur le mont Celio, Rome, vers 1773

 

Sanguine

272 x 345 mm

Filigrane : Raisin dans un cercle

 

 

Né à Laon, Jean-Simon Berthélemy entre dans l’atelier de Noël Hallé en 1764. Trois ans plus tard et après trois vaines tentatives, il remporte le Grand prix de Rome avec son Alexandre coupant le nœud gordien (Paris, Beaux-Arts). Son séjour à Rome entre 1771 et 1774 lui permet de parfaire son éducation. Dès son retour à Paris, Berthélemy s’engage dans une carrière officielle qu’il poursuit sans heurts jusqu’à la Révolution. Célèbre pour son talent de peintre de plafonds, il collabore avec les architectes Chalgrin à l’hôtel Saint-Florentin ou Mique au palais de Fontainebleau. Sous le Directoire et l’Empire, il est encore demandé pour la décoration du musée Napoléon et du palais du Luxembourg. Peintre d’histoire, fin portraitiste, artiste sollicité par maintes congrégations religieuses, Berthélemy sait allier la correction du dessin et le feu de l’inspiration. Ce style, où l’amour du « fa fresto » se conjugue avec une certaine recherche de grandeur et d’austérité, réserve à Berthélemy une place originale dans la peinture du XVIIIe siècle.

 

Parvenu à Rome le 8 octobre 1770, Jean-Simon Barthélemy éprouve, sous l’influence de Natoire alors directeur de l’Académie de France à Rome, une véritable fascination pour le paysage italien. En compagnie de ses camarades peintres, François-André Vincent et François-Guillaume Ménageot, il aime à se promener dans Rome et ses alentours, et croquer les sites antiques, les villas et parcs de la ville éternelle. Comme le décrit si bien son biographe, Jean-Charles-Nicolas Duchange, petit-cousin de Berthélemy, l’artiste est parfaitement émerveillé par la nature qui s’offre à lui : « Son émotion n’était pas moins vive à l’aspect du splendide spectacle que la nature présentait à ses regards ; tant de sites variés que recouvrait, comme un vaste dôme, un ciel d’un bleu si pur, provoquaient souvent son pinceau, et c’est alors qu’il s’écriait que, « en Italie, il faut au peintre une grande vertu pour ne point déserter l’histoire pour le paysage »[1].

 

Suivant l’exemple d’Hubert Robert et de Jean-Honoré Fragonard, Berthélemy privilégie, pour ses vues pittoresques de Rome, la technique de la sanguine. Ces représentations répondent souvent à un même schéma de composition : quelques personnages peuplent un paysage où l’architecture et l’art des hommes se mêlent aux enchantements de la nature. C’est le cas dans les Cyprès de la Villa d’Este (Orléans, Musée des Beaux-Arts) ou dans L’Escalier de la villa Negroni (Valence, musée des Beaux-Arts)[2]. Dans notre dessin, Berthélemy s’est placé dans le cadre enchanteur du mont Celio et de ses jardins. A gauche et au centre, différents bâtiments, des cyprès et une sculpture. A droite, on remarque à l’arrière-plan, la façade de l’église de San Gregorio Magno, réalisée par Giovanni Battista Soria entre 1629 et 1633.

 


[1] C.-N. Duchange, « Berthélemy, peintre laonnois (1743-1811) »Bulletin de la Société Académique de Laon, Laon, 1853, p.10-11.

[2] N. Volle, Jean-Simon Berthélemy, Paris, 1979, n°131, p. 111, ill. 95 et 99.



 
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