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Evariste Luminais

Nantes, 1821 - Paris, 1896

 

La Chute de Lucifer

 

Pierre noire, sanguine et rehauts de craie blanche sur papier bleu

625 x 475 mm

Cachet de l’atelier en bas à gauche (Lugt non cité)

 

Provenance

Atelier de l’artiste

Probablement vente de l’atelier, Paris, 25-26 mai 1898

 

 

Né à Nantes dans une famille de parlementaires, Luminais se forme à Paris dans l’atelier du peintre et sculpteur Auguste-Hyacinthe Debay. À l’École des beaux-arts, il sera l’élève de Léon Cogniet et de Constant Troyon sans obtenir cependant le prix de Rome. À partir de 1843, il remporte d’importants succès au Salon, notamment avec des scènes anecdotiques et pittoresques inspirées de la vie bretonne (Les Ramasseuses de moules, Amiens, musée de Picardie). Dans les années 1860, désirant aborder la peinture d’histoire, Luminais se tourne vers l’histoire du haut Moyen Âge. Dès lors, dans des mises en scène toujours spectaculaires, Gaulois, Francs, Barbares et Mérovingiens envahissent ses toiles. L’artiste donnera quelques-unes des représentations les plus saisissantes de ces figures en vogue sous le Second Empire et la IIIe République, une époque où l’intérêt pour l’histoire nationale est à son apogée. On citera parmi ses plus célèbres tableaux La Vedette gauloise (1869, Nantes, musée d’Arts), En vue de Rome (1870, Nancy, musée des Beaux-Arts), Les Énervés de Jumièges (1880, Rouen, musée des Beaux-Arts) ou Le Dernier des Mérovingiens, Childéric III (1883, Carcassonne, musée des Beaux-Arts).

 

Épisode eschatologique de la fin des temps décrit dans l’Apocalypse (Ap., livre 12, versets 7-12), la guerre des anges montre le combat final qui oppose Dieu, l’archange Michel et sa milice céleste contre Lucifer et ses anges rebelles. Allégorie de la victoire du Bien sur le Mal et de l’instauration du Royaume de Dieu dans l’univers, ce thème a été souvent traité en peinture, notamment à l’époque baroque par Pierre Paul Rubens ou Charles Le Brun. Vers la fin de sa vie, Luminais abandonne les sujets mérovingiens pour revenir une iconographie religieuse plus classique. Il est possible que l’artiste ait eu l’intention de réaliser un tableau sur le sujet de la Chute des anges rebelles mais aucune trace documentaire n’en a été trouvée. Notre feuille de grand format serait alors la seule trace d’un tel projet.



 
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