Tommaso Sebastiani
Actif à Rome et à Florence en 1822
Le Jeune Michel-Ange montrant à Laurent le Magnifique une tête de satyre, vers 1822
Plume et encre brune, lavis brun sur préparation à la pierre noire
167 x 237 mm
Oeuvre en rapport
Dessin préparatoire pour le tableau conservé au Museo Statale d’Arte Medievale e moderna d’Arezzo
On ne connait quasiment rien de la vie de Tommaso Sebastiani et il est probable qu’il est mort très jeune. Probablement formé à Florence, il expose en 1822 à l’Accademia delle Belle Arti de cette ville un grand format représentant Le Jeune Michel-Ange montrant à Laurent le Magnifique une tête de satyre, très apprécié par la critique contemporaine : « Bellissimo argomento si è quello scelto dal sig. Tommaso Sebastiani romano »[1]. Alors acquise par le collectionneur arétin Ranieri Bartolini, le tableau est aujourd’hui conservé au Museo Statale d’Arte Medievale e moderna d’Arezzo (fig. 1).
Lorsqu’il arrive à Florence à l’âge de 10 ans, Michel-Ange entre en apprentissage dans l’atelier de Ghirlandaio. Mais il quitte rapidement cet atelier pour rejoindre celui du sculpteur Bertoldo di Giovanni. Ce dernier, après une formation auprès de Donatello, est devenu le « conservateur » de la collection de sculptures antiques rassemblées par les Médicis et placée dans les jardins du couvent San Marco à Florence. Là, Laurent le Magnifique avait établi une sorte d’école d’art, mettant en présence les antiques, des maîtres et des jeunes avides d’apprendre d’une manière informelle. Ici se place une anecdote citée par Ascanio Condivi, le biographe de Michel-Ange et illustrée par Sebastiani. Dans cette « académie », Michel-Ange a sculpté une tête de faune. Laurent venant à passer par là, fit remarquer au jeune artiste que le faune, malgré son grand âge, avait encore toutes ses dents. Alors Michel-Ange fait sauter, d’un coup de ciseau, l’une des dents du faune. Laurent apprécia à la fois l’art et l’attitude du jeune homme et cela serait à la suite de cet événement qu’il prend Michel-Ange sous sa protection[2].
[1] « Accademia delle Belle Arti, Esposizione del mese d’ottobre 1822, in occasion del Concorso triennale », Antologia, tome VIII, Florence, 1822, p. 384-385.
[2] A. Condivi, The Life of Michel-Ange, trad. A. Sedgwick Wohl, Pennsylvania State University Press, 1999, p. 10-12.