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François-Joseph Nolau

Paris, 1804 – 1883

 

Deux vues de la même chambre, vers 1840

 

Aquarelle

358 x 315 mm et 365 x 315 mm

Signés en bas à gauche : Nolau

 

 

Élève à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier des architectes Jean-Nicolas Huyot et Louis-Pierre Baltard, Nolau obtient, en 1832, le second Prix de Rome avec un projet de musée. En épousant Félicie Justine Cicéri, la fille du célèbre décorateur de l’Opéra Pierre-Luc-Charles Cicéri, Nolau rejoint une véritable dynastie d’artistes qui compte aussi parmi ses membres le miniaturiste Jean-Baptiste Isabey et son fils Eugène. Nolau commence sa carrière d’architecte en construisant plusieurs hôtels particuliers dont celui du 56, rue du Faubourg Poissonnière, dans le style néo-Renaissance, qui a abrité la fameuse collection d’objets d’art du violoniste Alexandre-Charles Sauvageot (aujourd’hui au musée du Louvre). Sous le Second Empire, Nolau est remarqué par Napoléon III : il participe à l’aménagement des appartements de réception du palais du Louvre sous la direction de Visconti et de ceux du ministère des Affaires étrangères au quai d’Orsay ; il est également appelé sur le chantier de la préfecture des Bouches-du-Rhône (Marseille). Après 1871, Nolau participe encore au chantier de reconstruction du théâtre de Strasbourg.

 

Mais Nolau est surtout connu comme décorateur. Metteur en scène des fêtes impériales, il s’occupe ainsi du décor de Notre-Dame-de-Paris pour le mariage de Napoléon III en 1853. Auprès de son beau-père, il s’exerce ensuite au décor de théâtre et d’opéra. Nola sera  décorateur en chef de l’Opéra-Comique et fera partie de la commission d’étude de la machinerie théâtrale du nouvel Opéra de Garnier, qui mit au point une scène modulaire mobile révolutionnaire (qui ne put être réalisée).

 

Au début de sa carrière, Nolau a également dessiné de fines vues d’intérieur comme les trois vues des appartements occupés par la reine Victoria et le prince Albert au château d’Eu lors de leur voyage en France en 1843 (Windsor, collections royales). Nos dessins ne représentent pas un palais royal mais une chambre à coucher bourgeoise, probablement dessiné durant la même période des années 1840. Dans une pièce au haut plafond décoré, tapissée de damas jaune et d’une moquette multicolore, est disposé un mobilier confortable comportant un lit à baldaquin, une commode, une table juponnée et de profonds fauteuils. Ici et là, nécessaire de toilette, nécessaire d’écriture, paravent, livres constituent autant de natures mortes. Contrastant avec la tonalité jaune de la décoration murale, partiellement relevée de petits tableaux, tous les tissus d’ameublement (rideaux de lit, rideaux, fauteuils) sont de velours vert[1]. La particularité de ces deux feuilles est que Nolau nous montre la même pièce mais prise de points de vus différents, un fois vers le lit et une fois vers les fenêtres. Le tout rend l’atmosphère d’une pièce confortable où la vie semble se dérouler avec calme.

 


[1] Une autre version du dessin avec le lit, en collection particulière, montre une variante avec des tissus bleus (Monaco, Sotheby’s, 3 décembre 1989, n°819).



 
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