Francesco Londonio
Milan, 1723 – 1783
Étude de paysan tenant une fiasque, vers 1775
Huile sur papier marouflé sur toile
42 x 28 cm
Né à Milan, Londonio se forme à la peinture d’histoire auprès de Ferdinando Porta. Il abandonne cependant rapidement ce genre pour se spécialiser dans les scènes pastorales et la représentation des animaux, s’inspirant à la fois de la peinture du génois Giovanni Battista Castiglione et de celle des hollandais comme Nicolas Berchem, Pieter van Laer dit Le Bamboche ou Philipp Peter Roos dit Rosa da Tivoli. L’artiste se fait connaître avec des séries d’eaux fortes publiées dans les années 1758-1759. Quelques années plus tard, en 1762-1763, Londonio fait un voyage à Rome et à Naples : les nombreux dessins de paysages qu’il réalise alors se retrouveront à plusieurs reprises dans ses œuvres postérieures. Après son retour, les commandes affluent : l’interprétation par l’artiste d’un monde rural serein séduit une clientèle constituée principalement d’aristocrates milanais comme l’influente famille Borromée (environ 40 peintures de Londonio sont encore conservées dans les collections familiales de l’Isola Bella) ou le comte Mellerio, banquier et principal mécène de l’artiste. En dehors de ses pastorales, Londonio a peint également des natures mortes, des portraits mais est surtout connu pour son rôle dans le renouveau des crèches de papier mâché peintes, inspirés des presepi napolitain : le plus fameux exemple de cet art est aujourd’hui conservé dans l’église San Marco de Milan.
Londonio a réalisé de nombreuses études à l’huile sur papier que l’artiste utilisait ensuite dans ses peintures de grand format. La Pinacoteca di Brera conserve ainsi un ensemble de 61 esquisses, données en 1836 par le neveu du peintre tandis que la Pinacoteca Ambrosiana a reçu, avec la donation Angelo Bertarelli de 1937, 35 huiles sur papier. Notre étude de paysan est particulièrement proche d’une esquisse conservée à Brera montrant un paysan barbu, assis, avec une coupe et une fiasque en forme de courge[1]. Le visage du modèle est identique à celui de notre étude, les habits et la fiasque sont semblables, les dimensions très proches : il est probable que les deux études ont été réalisées en même temps, dans l’atelier de l’artiste. Stylistiquement, ces deux études peuvent être rapprochées d’autres huiles sur papier réalisées par Londonio vers 1775 pour le cycle de 24 toiles peintes pour le comte Francesco Giacinto Alari et destinées à sa villa de Cernusco sul Naviglio, près de Milan. Par sa mise en page élégante et sa spontanéité, notre étude de paysan, dessinée sur le vif, témoigne ainsi des dons d’observation de Londonio et de son attachement à rendre avec précision et sensibilité le monde paysan auquel il a consacré l’essentiel de son œuvre.
[1] Sous la direction de F. Zeri, Pinacoteca di Brera, Scuola lombarda, ligure et piemontese, 1535-1796, Milan, 1989, n°190, p. 288.