
D'après Louis-Jean Desprez
Auxerre, 1743 – Stockholm, 1804
La Grande éruption du Vésuve du 8 août 1779 vue depuis le pont de la Madeleine, 1784
Eau-forte par F. Piranesi, 690 x 475 mm, coupé au trait carré et anciennement montée (sur une carte géographique ?)
Belle épreuve rehaussée à l’aquarelle
Une partie du paysage à droite, juste au-dessus de la ligne des montagnes et jusqu’à la nuée a été coupé (environ 200 x 90 mm) et remplacé par une pièce. Les nuages ont été dessinés à l’encre de chine. L’aquarelle semble être la même partout et a donc probablement été posée après ce montage.
« La formule la plus saisissante [de ces vues de l’éruption du Vésuve], mais aussi la plus inquiétante, est sans doute celle de Desprez. Comme chez Manglard, [cette œuvre fait] partie d’un ouvrage de gravures, le recueil de paysages et de costumes d’Italie, principalement du Latium et de Campanie, réalisé en collaboration avec Francesco Piranesi à partir de 1781. Dans celui-ci figure une vue de l’éruption du Vésuve avec le pont de la Madeleine. Si l’iconographie est en soi relativement traditionnelle (le premier plan avec la foule, le pont qui dirige le regard vers […] le volcan), la construction de l’image est particulièrement originale. Le format vertical, la vue en contre-plongée qui rapproche le premier plan et […] le volcan, le laconisme de la description du paysage, accentuent l’effet dramatique de la représentation. La taille des personnages a volontairement été réduite pour mettre l’accent sur l’imposant panache de feu. Ces petites figures, dessinées d’un trait nerveux, se détachent en sombre aux premiers plans et semblent autant de diablotins sortis d’un tableau de Monsù Desiderio . » E. Beck Saiello et B. Gruet, « De la girandole du château Saint-Ange au Vésuve en éruption : voyage d’une métaphore visuelle », dans Le Vésuve en éruption, Savoirs, représentations, pratiques, Clermont-Ferrand, 2013, p. 169.