Giovanni Boldini
Ferrare, 1842 – Paris, 1931
Bateaux sur la grève, vers 1905
Aquarelle
280 x 360 mm
Signé en bas à droite : Boldini
Filigrane : J. Whatman / 1884
Fils d’un peintre et restaurateur d’art, Boldini étudie à l’académie de Florence avec Enrico Pollastrini et Stefano Ussi. Il côtoie les Macchiaioli et se lie avec leur mécène et critique attitré Diego Martelli. S’il peint un certain nombre de paysages et de portraits ainsi que des décors pour la famille Falconer, c’est surtout après son voyage à Paris lors de l’Exposition universelle de 1867 et son séjour à Londres en 1869, où il découvre les portraitistes anglais, que le peintre commence sa carrière. Après la guerre franco-prussienne, Boldini s’installe à Paris ; il y rencontre le marchand Alphonse Goupil pour lequel il travaille en exclusivité durant plusieurs années. Parallèlement à une production intime proche de celles des impressionnistes, il conçoit des scènes de genre dans le goût de Meissonier mais avec une orientation féminine. Insistant sur des décors luxueux et des personnages en costumes du XVIIIe siècle, l’artiste remporte un énorme succès. Il devient bientôt l’un des portraitistes les plus appréciés de la haute société, son style virtuose et éblouissant s’accordant parfaitement avec la description d’une société mondaine brillante (Portrait de Robert de Montesquiou, 1897, Paris, musée d’Orsay). Pratiquant aussi le dessin, le pastel, le paysage et la nature morte, Boldini poursuit jusqu’à sa mort une carrière dont le succès ne se démentira pas.
Les aquarelles de paysages, prises sur le vif en plein air, sont rares chez Boldini, qui a peu pratiqué ce genre. Cependant, l’artiste s’est intéressé à plusieurs reprises aux bords de mer et aux bateaux, notamment lors d’un séjour en Normandie en 1878 et 1879, puis à Venise en 1899[1]. Notre dessin, cependant, doit pouvoir être daté légèrement plus tard, vers 1905, date portée sur une autre aquarelle représentant des bateaux à marée basse (collection particulière) et très proche de la notre[2]. Cette époque correspond à la période la plus brillante de la carrière de l’artiste, celle où Boldini devient le grand peintre mondain de Paris. Quelques coups de pinceaux, une gamme de couleur réduite, une composition très simple basée sur un horizon marqué et quelques verticales confèrent à ce dessin un caractère vibrant et une vivacité remarquable.
[1] P. et F. Dini, Giovanni Boldini, catalogo ragionato, Turin, 2002, volume III, tome 1, n°303-306, p. 173 à 175 (pour les œuvres sur la Normandie) et V. Doria, Boldini Inedito / Inédit / Unpublished work, Bologne, 1982, p. 86 (pour les œuvres sur Venise).
[2] P. et F. Dini, op. cit., volume III, tome 2, n°890, p. 467 ; Sotheby’s, New York, Property of the Estate of Giancarlo Baroni, 29-30 janvier 2013, n°41.