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Eugène Boudin

Honfleur, 1824 – Deauville, 1898

 

Étude de ciel

 

Pastel sur papier bleu

210 x 290 mm

Cachet de l’atelier (Lugt 828)

 

 

Eugène Boudin est né à Honfleur, en Normandie, fils d’un marin. En 1835, sa famille déménage au Havre, où son père l’établit comme commis dans une boutique de papetier-encadreur. En 1844, alors âgé de 20 ans, Eugène Boudin fonde sa propre papeterie et noue des contacts avec des artistes locaux, parmi lesquels Constant Troyon et Eugène Isabey. Il se met alors à dessiner puis, à 22 ans – encouragé par Jean-François Millet et Thomas Couture –, il abandonne le monde du commerce pour se consacrer à la peinture. En 1850, grâce à une bourse d’étude du conseil municipal du Havre, il étudie dans l’atelier d’Eugène Isabey à Paris ainsi qu’au Louvre. Dès 1855, Boudin se partage entre les hivers à Paris et les étés en Normandie, tout en séjournant régulièrement en Bretagne. En 1859, le peintre expose sa première toile au Salon à Paris. Ses atmosphères et ses pastels originaux sont remarqués et il reçoit conseils et hommages du poète Charles Baudelaire. Il se lie également d’amitié avec Gustave Courbet, le peintre hollandais Johan Barthold Jongkind et Claude Monet, qu’il initiera à la peinture en plein air. En 1874, il participe à la première exposition impressionniste, qui se tient à Paris dans les studios du photographe Félix Nadar. Sa réputation grandissante dans les années 1870 lui permet de visiter les Flandres, les Pays-Bas, le sud de la France ainsi que l’Italie. Malade, Boudin s’installe en 1892 à Villefranche-sur-Mer, près de Nice et visite régulièrement Venise. En 1898, il se sent défaillir et demande à mourir « face à la mer » : il se fait transporter à Deauville où il décède le 8 août.

 

L’auteur du fameux « trois coups de pinceau d’après nature valent mieux que deux jours de travail au chevalet »[1], vouait au dessin un culte digne d’un adepte de l’académisme, affirmant que « c’est le seul moyen d’arriver à quelque chose de bien »[2]. Il a pratiqué de multiples techniques, dont l’aquarelle et le pastel. Boudin, qui dessine et peint essentiellement en Normandie à ses débuts, se trouve confronté aux avatars fugitifs de la lumière, de l’éphémère. Il prend alors l’habitude de noter, sur ses dessins, la date, l’heure et le vent. Il montre de l’intérêt pour les sujets nouveaux, la lumière, les ciels immenses et mouvants, l’atmosphère sans cesse renouvelée de la Manche et de la Bretagne. Il reste surtout fameux pour sa manière de rendre les effets de lumière dans le ciel, ce qui conduira Corot à surnommer l’artiste le « roi des ciels ». Notre pastel est typique de ce travail sur les jeux de lumière qui décomposent et absorbent les formes. Portant le cachet de l’atelier de l’artiste, ce dessin fait partie des quelques œuvres qui furent vendues aux enchères après sa mort, le reste de l’atelier étant réparti entre les musées de Honfleur, du Havre et du Louvre.

 


[1] G. Cahen, Eugène Boudin, sa vie et ses œuvres, Paris, 1900, p. 185.

[2] Lettre non datée à Braquaval, citée par G. De Knyff, Eugène Boudin raconté par lui-même, sa vie, son atelier, ses œuvres, Paris, 1976, p. 218.



 
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