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Georges Clairin

Paris, 1843 – Le Pouldu, 1919

 

Vue du désert dans la région de Karnak, vers 1895

 

Huile sur carton

14,5 x 39 cm

Timbre de l’atelier en bas à gauche (Lugt 448)

 

Provenance

Atelier de l’artiste

Ventes de l’atelier, Paris, Hôtel Drouot, 2-3 et 5-8 février 1920, n°79 (?)

 

 

Initié à la peinture par Isidore Pils et François-Edouard Picot, Clairin entre à l’Ecole des beaux-arts dans l’atelier d’Alexandre Cabanel. Devenu un proche ami d’Henri Regnault, il l’accompagne durant son voyage en Italie puis en Espagne et en Maroc en 1868. La mort de son ami en 1871, alors qu’ils se battent côte à côte à Buzenval l’affecte profondément. En 1874, Clairin achève le décor du grand escalier de l’Opéra de Paris que son maître Pils, malade, ne peut mener à bien. Peintre de scènes historiques, brillant décorateur (il participe au chantier de la Bourse de commerce à Paris et décore le théâtre de Cherbourg), Clairin est également portraitiste. On retient surtout aujourd’hui ses éblouissantes effigies de Sarah Bernhardt dont il est l’un des proches durant près de 40 ans (Portrait de Sarah Bernhardt, Paris, musée du Petit-Palais). L’accompagnant à Venise ou dans sa maison de Belle-Ile-en-Mer où elle lui a installé un atelier, Totoche, comme elle le surnomme, peut alors se consacrer au paysage. Au contact de la tragédienne, son art évolue vers le symbolisme et c’est chez elle qu’il s’éteint, le 5 juin 1919.

 

Le goût de Clairin pour l’Orient le conduira, après son premier voyage au Maroc avec Henri Regnault en 1868, à retourner en Afrique du Nord plusieurs fois : Ses voyages lui inspirent de théâtrales machines, comme la plus spectaculaire, Après la victoire ; les Maures en Espagne, exposée au Salon de 1885, et mesurant près de 9,50 mètres de haut (Agen, musée des Beaux-Arts) ! En 1895, un dernier voyage en Orient le conduit, accompagné par son ami le compositeur Camille Saint-Saens (1835-1921) et sous la conduite de Jacques de Morgan (1857-1924), directeur des Antiquités d’Egypte, à visiter la Haute-Egypte et notamment Karnak. Cette visite inspirera à l’artiste plusieurs paysages comme la Vue des montagnes de Thèbes (Louxor), aujourd’hui conservée au Brooklyn Museum ou cette Allée des béliers du temple de Karnak (collection particulière). Notre étude, rapide pochade, brossée sur le motif, semble avoir été utilisée pour le fond de paysage de ce grand tableau. Bien que très rapidement esquissée, notre tableau révèle la sensibilité toute particulière de Georges Clairin au paysage, l’une des expressions les moins connues de son œuvre surtout consacrée à la scène historique et au portrait. On remarquera comment l’artiste a sacrifié la traduction de l’atmosphère au profit de l’accord des couleurs. La gamme est restreinte à un jeu de tons ocre et rosé d’un raffinement extrême et l’ensemble est baignée dans une lumière forte qui évoque bien le plein désert.



 
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