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François Louis Dejuinne

Paris, 1786 – 1844

 

Lycurgue présente aux Lacédémoniens l’héritier du trône, 1811

 

Pierre noire, mise au carreau à la sanguine

345 x 445 mm

 

En 1801, à l’âge de quinze ans, Dejuinne entre dans l’atelier de Girodet. Après le traditionnel séjour en Italie, Dejuinne entame une carrière de peintre d’histoire, exposant au Salon à partir de 1819. Il réalise alors des œuvres religieuses pour les églises (Jésus-Christ guérissant les aveugles et les boiteux pour Saint-Vincent-de-Paul à Paris, détruit ; Saint Fiacre refusant la couronne d’Ecosse, Saint-Sulpice-les-champs, église paroissiale) comme des tableaux pour Louis XVIII (les quatre éléments pour la salle à manger du Petit Trianon), des portraits ou des scènes de genre (La Chambre de Madame Récamier à l’Abbaye-aux-Bois, Paris, musée du Louvre). Il devait garder tout au long de sa vie une grande admiration et affection pour son maître – il peint notamment en Le Portrait de Girodet peignant « Pygmalion et Galathée », Montargis, musée Girodet - , au point de se porter acquéreur, après son décès, d’un certain nombre d’objets lui ayant appartenus. Il devait adopter également quelques caractéristiques et habitudes artistiques propres à Girodet et fut donc considéré naturellement comme son héritier : Charles X, en lui remettant la légion d’Honneur, à l’issue du Salon de 1824, lui aurait dit : « Nous avons eu le malheur de perdre votre maître, c’est une grande perte, tâchez de nous la faire oublier ».

 

Malgré ses cinq tentatives et l’obtention en 1808 du deuxième prix, Dejuinne ne sera jamais lauréat du premier Prix de Rome et s’il visite l’Italie entre 1815 et 1818, cela sera sur ses fonds personnels. Lors de son dernier essai, en 1811, Dejuinne est amené à plancher sur le thème de Lycurgue présente aux Lacédémoniens l’héritier du trône. Le premier prix sera remporté pra Alexandre-Denis Abel de Pujol (Paris, Beaux-Arts) tandis que le second prix est attribué à François-Edouard Picot. Dejuinne partage alors avec Louis-Charles-Auguste Couder, Auguste Vinchon, Jean Alaux, Louis-Vincent-Léon Pallière, Henri-Joseph de Forestier et Louis-Félix Smith, l’amertume de ne pas avoir été primé.

 

Fils cadet du roi de Sparte Eunomos, Lycurgue est le demi-frère de de Polydecte qui succède à son père. A la mort de Polydecte, Lycurgue est appelé à devenir monarque mais on s’aperçoit que la femme de son frère est enceinte et il est nommé régent. Cependant, la reine propose à Lycurgue de tuer l’enfant à naître s’il accepte de l’épouser. Lycurgue feint d’accepter mais lorsque l’enfant – un garçon – naît, il le proclame roi sous le nom de Charilaos. Dans un style particulièrement lié à Girodet, Dejuinne illustre ici le moment où Lycurgue présente aux Spartiates son neveu en leur disant : « Seigneurs spartiates ! Voici votre roi qui vient de naître ».



 
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