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Antoine-Pierre Mongin

Paris, 1761 – Versailles, 1827

 

Bivouac de l’empereur Napoléon Ier près du château d’Ebersberg, le 4 mai 1809

 

Plume et encre de chine, lavis brun et rehauts de gouache blanche

397 x 590 mm

Titré au crayon en bas au centre et annoté en bas à droite Dessin de Taunay

 

Provenance

Alfred Beurdeley (Lugt 421)

Vente de sa collection, Paris, Hôtel Drouot, 30 novembre, 1er et 2 décembre 1920, n°398

Prince Murat

 

Exposition

Centennale de l’Art Français, Paris, 1900, n°1328 (attribué à Taunay)

Centennale de l’Art Français à Saint-Pétersbourg, 1812-1912, Saint-Pétersbourg, Institut Français, 1912, n°611 (attribué à Taunay)

Exposition d’art français, tableaux, dessins et sculptures de l’école français du XIXe siècle, Genève, Musée d’Art et d’Histoire, 15 mai-16 juin 1918, n°210 (attribué à Taunay)

 

Après une formation à l’Académie royale et auprès de Noël Hallé, Gabriel-François Doyen et François-André Vincent, Mongin commence à exposer au Salon à partir de 1791. Fin observateur, excellent gouachiste et aquarelliste, il travaillait beaucoup d’après nature, recherchant notamment ses motifs au jardin de Bagatelle. Son corpus connu se compose essentiellement de dessins et de lithographies, technique qu’il fut parmi les premiers à employer en France, ainsi que de grands papiers peints à décor de paysages panoramiques réalisés pour la manufacture de Jean Zuber.

 

En 1809, l’Autriche soutenue par l’Angleterre s’oppose à nouveau à Napoléon. Celui-ci cherche rapidement à marcher sur Vienne mais il se heurte aux troupes autrichiennes placées sous la direction de l’archiduc Charles. Le 22 avril, la bataille d’Eckmühl se termine par une victoire des français et la route vers Vienne est ouverte. Pendant que Napoléon avec le gros des troupes avance le long du Rhin, Massena le devance et rencontre à Ebersberg l’armée commandée par le général Hiller qui cherche à rejoindre l’archiduc Charles pour défendre Vienne. Masséna attaque frontalement Hiller et réussit à le mettre en déroute mais au prix de grandes pertes et Napoléon taxera cette journée du 3 mai de « sottise ».Après la bataille d’Ebersberg, Napoléon peut cependant rejoindre rapidement Vienne où il pénètre le 12 mai. L’affrontement final entre les deux armées aura lieu à Wagram les 5 et 6 juillet 1809 et débouchera sur le traité de Vienne : l’Autriche perd les provinces illyriennes, annexées au royaume d’Italie, paye une forte indemnité de guerre et doit accepter que l’archiduchesse Marie-Louise épouse l’Ogre.

 

Quelques semaines après la bataille, dans le cadre de la commande de 1809 retraçant « les principaux événements de la dernière campagne » d’Autriche, Vivant Denon commande deux peintures pour commémorer l’événement, une Combat et prise de la ville d’Ebersberg, le 3 mai 1809 à Nicolas-Antoine Taunay[1] et un Bivouac de Napoléon Ier près du château d’Ebersberg, le 4 mai 1809 à Mongin. Terminé l’année suivante, ce dernier tableau, montrant Napoléon recevant le lendemain de la bataille une députation de notables de la cité venus implorer sa clémence, est exposé au Salon de 1810[2].

 

Notre dessin est très probablement le dessin de présentation destiné à obtenir l’approbation de Denon. La composition générale est la même que dans la peinture de Versailles et de nombreux détails, comme les soldats au premier plan à droite ou à gauche, sont identiques dans les deux œuvres. Cependant, on peut noter des différences au niveau de la forme des tentes et surtout de la topographie des lieux, le château d’Ebersberg étant situé tout à côté du bivouac dans le dessin et nettement plus éloigné dans la peinture définitive. On peut penser que ces corrections ont été suggérées à Mongin par des personnes ayant été présentes sur les lieux, comme Vivant Denon lui-même.

 


[1] Aujourd’hui conservé au musée national des châteaux de Versailles et Trianon, inv. MV1562 (C. Lebrun Jouve, Nicolas-Antoine Taunay, Paris, 2003, n°P 564).

[2] Aujourd’hui conservé au musée national des châteaux de Versailles et Trianon, inv. MV1563 (C. Constans, Musée national du Château de Versailles, Les Peintures, Paris, 1995, tome 2, n°3664).



 
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