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Charles-Etienne Le Guay

Sèvres, 1762 – Paris, 1846

 

Portrait de Madame Mabile dans un paysage, 1802

 

Pierre noire, estompe et rehauts de craie blanche

385 x 310 mm

Signé en bas à droite sur le montage ancien : Le Guay

Annoté au verso de l’encadrement : Donné à Madame Mabile par Monsieur Le Guay le 16 janvier 1802

 

 

Né à Sèvres en 1762, Le Guay se forme dès l’âge de dix ans au dessin et à la peinture sur porcelaine, travaillant à la manufacture jusqu’au début des années 1780. A l’automne 1782, on le retrouve inscrit sur les registres d’entrée de l’Académie royale de peinture et de sculpture comme élève de Jean-Jacques Bachelier puis de Joseph-Marie Vien. Le Guay signe ses premières miniatures sur ivoire avant 1789 mais c’est sous le Consulat et l’Empire qu’il devient le rival d’Augustin et d’Isabey dans le domaine du portrait en petit. En 1802, il épouse son élève Marie-Victoire Jaquotot, également miniaturiste et peintre sur porcelaine. Sous la Restauration, signe sans doute de fluctuations financières, il s’emploie à nouveau à Sèvres où il peint notamment de grands vases historiés, des déjeuners ou des tables historiées.

 

En dehors de ses miniatures, Le Guay a également réalisé de nombreux dessins à la pierre noire, le plus souvent des portraits très finis dont certains seront montrés au Salon où il expose entre 1795 et 1819. Notre portrait de Mme Mabile, titré et daté au verso, est un bon exemple de cette manière de dessinée « à la manière noire » qui connut un grand succès dans les années du Consulat et de l’Empire, notamment auprès d’artistes comme Carle Vernet ou Jean-Baptiste Isabey. Inspirés par les estampes anglaises de portraits réalisée avec la technique de la manière noire d’après des peintures de Reynolds ou Lawrence, ces dessins cherchaient la ressemblance parfaite entre gravure et dessin : ce mimétisme séduisait les amateurs d’art. Ici, la simplicité de l’attitude du modèle, son regard direct, son léger sourire s’accordent avec le paysage où se détache un tronc. Un doux modelé, un crayon souple et précis, une touche tantôt large, tantôt menue, rendent la franchise du regard, la souplesse des cheveux, les rondeurs du visage, ces signes éclatants de la première jeunesse. Avec son attention portée aux détails, le voile drapant la jeune femme, son anneau à la main gauche, les plantes et les feuilles dans le paysage, notre portrait de Mme Mabile est caractéristique de l’art de Le Guay. Mais il est aussi typique d’une époque – le Consulat – où, après les tourments révolutionnaires, on redécouvre le plaisir de vivre et la douceur des mœurs de l’Ancien Régime.



 
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