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Jules-Elie Delaunay

Nantes, 1828 – Paris, 1891

 

Etude d’homme nu ou Les Travaux publics, 1876

 

Fusain et rehauts de craie blanche

300 x 385 mm

Signé, dédicacé et daté à la plume en bas à gauche : A Monsieur de Bieville / jeudi 31 décembre 1885 / Elie Delaunay

Annoté en bas à droite au graphite : Travaux publics /Etude pour / le Conseil d’Etat / palais royal / 1876

 

Provenance

Albert Henri Adrien Desnoyers de Biéville (1850- ?), président de la chambre des Avoués près le tribunal de 1ère instance de la Seine

 

Bibliographie

P. Leroi, « Elie Delaunay », L’Art, 1891, tome II, p. 107

 

Œuvre en rapport

Les Travaux publics, voussure du plafond de la salle des séances du Conseil d’Etat au Palais-Royal

 

Admis à l’Ecole des beaux-arts de Paris en 1848, le jeune Nantais est formé à l’école d’Ingres par deux élèves du maître, Louis Lamothe et Hippolyte Flandrin. Huit ans plus tard, en 1856, il décroche un second grand prix de Rome. C’est en Italie, d’où il rentre en 1861, qu’il élabore La Peste à Rome (Paris, musée d’Orsay), vision dramatique d’un classicisme régénéré par l’exemple des Vénitiens et des Bolonais de la fin du XVIe siècle : exposée au Salon de 1869, l’œuvre est immédiatement acquise par le musée du Luxembourg. Si Delaunay a réalisé diverses compositions religieuses durant les années 1860 (église de la Visitation de Sainte-Marie à Nantes, 1863, église de la Trinité à Paris, 1865), la seconde partie de sa carrière est surtout consacré aux grands décors. Après avoir participé, à partir de 1866, au chantier du nouvel Opéra, puis au décor de l’hôtel de la Païva, Delaunay reçoit la commande de peintures pour le cycle de la vie de sainte Geneviève au Panthéon en 1874, puis d’un décor pour l’escalier de l’Hôtel de ville de Paris en 1885.

 

En 1873, pour les voussures du plafond de la salle des séances du Conseil d’Etat, Delaunay reçoit la commande de douze tableaux représentant les allégories des administrations relevant de la Haute juridiction du Palais Royal : la Marine, les Cultes, les Finances, les Travaux Publics, le Commerce, la Guerre, l’Intérieur, l’Agriculture, l’Instruction Publique, les Beaux-Arts et la Justice. De forme trapézoïdale, ces allégories, terminées en 1876 et toujours en place, sont symbolisées par une figure masculine ou féminine selon le cas, peintes en camaïeu de bleu sur fond de mosaïque d’or et encadrées de stucs par Adolphe-Martial Thabard. Ces panneaux seront préparés par une importante série de dessins préparatoires conservés dans les collections des musées du Louvre, Nantes, Lille et aux Beaux-Arts qui comptent parmi les plus intéressants de l’artiste[1].

 

Pour l’allégorie des Travaux Publics, Delaunay choisit la figure d’un homme assis, représenté de profil en train de dessiner un plan au compas au milieu de machines. Il est vêtu à l’antique, sa main gauche tenant fermement le support sur lequel sa main droite trace des lignes. On connaît plusieurs dessins pour cette œuvre, dont deux conservés aux Beaux-Arts de Paris (inv. EBA 786 et 787). Par son côté très enlevé et inachevé, notre dessin, représentant un jeune homme nu pourrait être le premier dessin de la série et a probablement été réalisé devant le modèle nu. Avec ses oppositions dramatiques entre la pierre noire et la craie blanche, notre feuille frappe par sa vivacité, sa fermeté et sa force. 

 


[1] I. Julia et P. Dupont, Jules-Elie Delaunay, Nantes et Paris, 1989, p.182-130.



 
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