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Alexandre-Denis Abel de Pujol

Valenciennes, 1785 – Paris, 1861

 

Le Christ guérissant un paralytique à la piscine de Bethesda

 

Pierre noire et rehauts de craie blanche

365 x 470 mm

Annoté en bas à droite : Abel de Pujol / Résurrection de …

 

Fils naturel du peintre Mortry de Pujol, Alexandre Abel entre dès l’âge de douze ans à l’Ecole des Beaux-Arts de Valenciennes, fondée par son père, où il est l’élève de Jean-François Momal. Grâce à l’obtention d’une bourse, il peut venir étudier à Paris dans l’atelier de David. Second prix au concours de Rome en 1810, il remporte le grand prix l’année suivante avec son Lycurgue présente aux Lacédémoniens l’héritier du trône (Beaux-Arts de Paris). Il ne passe qu’un an à Rome, où il montre de graves signes de dépression, et rentre à Paris dès 1812, année où, reconnu par son père, il ajoute son nom à celui de sa mère. C’est en 1817 que débute véritablement sa carrière avec le Saint Etienne prêchant l’Evangile, commandé par le comte Chabrol pour l’église Saint-Etienne-du-Mont et actuellement en place à Saint-Thomas-d’Aquin. Abel de Pujol va alors mener une longue carrière jalonnée de commandes officielles, tant pour les bâtiments civils que religieux. Il exécute ainsi les voussures du palais de la Bourse en 1826, un plafond pour le musée Charles X en 1827, travaille pour Versailles et pour la Chambre des Pairs au Luxembourg. Il fournit des œuvres pour plusieurs églises de Paris parmi lesquelles Saint-Sulpice (1822), Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (1836) ou Saint-Denis-du-Saint-Sacrement (1838).

 

La piscine de Bethesda, aujourd’hui située près de l’église Sainte-Anne dans la vieille ville de Jérusalem, était un endroit sacré dès l’antiquité. Selon saint Jean (Evangile selon saint Jean, chapitre 5, versets 1 à 18), elle est visitée par Jésus lors de son arrivée à Jérusalem. Trouvant là, parmi les malades qui attendaient pour se baigner, un paralytique, le Christ lui dit : « Lève toi, prends ton lit et marche ». Abel de Pujol illustre ce miracle dans une grande feuille très finie, qui ne semble pas avoir été préparatoire pour une peinture. Les portiques de la piscine de Bethesda se distinguent au fond, tandis que la foule entoure les malades et le Christ. Celui-ci, le bras droit levé, s’adresse au paralytique placé sur une chaise à bras ; il semble poser un pied à terre pour se lever suivant l’injonction de Jésus, tout en regardant vers le ciel l’apparition d’un ange. Nous retrouvons ici tout ce qui fait l’admiration des critiques de l’époque pour les dessins de l’artiste : la subtilité de la composition, les contours sûrs ou les rehauts de lumière accentuant la fluidité élégante des figures et des drapés. Typique du gout néo-classique dont Abel de Pujol fut le grand défenseur, notre dessin s’inscrit dans le renouveau de la peinture religieuse sous la Restauration.



 
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